Depuis deux ans, l’association Recto-Verso, née dans le Bocage bressuirais, a une antenne dans le Thouarsais. Mobilité, énergie, gestion des déchets…César Bihler, pilote de l’association à Thouars répond au Courrier de l’Ouest.
Mobilité, recyclage des déchets, énergie… Depuis presque deux ans, l’association Recto-Verso, engagée dans l’économie circulaire, a une antenne dans le Thouarsais pilotée par César Bihler. Son rôle : apporter des outils aux entreprises adhérentes de l’association pour qu’elles adoptent de meilleures pratiques pour l’environnement et pour répondre à certains de leurs problèmes. Rencontre avec César Bihler.
Actuellement 7,2 km de pistes cyclables sont en train d’être réalisés à Thouars et aux alentours. Vous avez-vous même travaillé sur ces questions de mobilité. Qu’en ressort-il ?
César Bihler : « La communauté de communes du Thouarsais nous avait notamment missionné pour réaliser un diagnostic auprès des habitants. On a eu 800 répondants. Il en ressortait que la mobilité domicile-travail devait être améliorée. La collectivité nous a alors financés pour des diagnostics dans les entreprises. On observe ainsi que 80 à 90 % des salariés dans les entreprises pourraient faire du covoiturage. Il y a un fort potentiel. On pense souvent à tort qu’on habite tout seul dans un village, mais non. Pour la mobilité à vélo, cela concerne environ 40 % des trajets domicile-travail. Des gens qui ont moins de 15 minutes en porte-à-porte. C’est aussi un total important. »
Le réseau Recto-Verso compte une dizaine d’entreprises dans le Thouarsais. Parmi elles, Sothoferm, les Transports Landry ou bien Socoplan. Concrètement, qu’est-ce que cela leur apporte ?
« Du partage de connaissances. Si on prend la question de la ressource en eau, certains rencontrent des problématiques que d’autres ont déjà résolues. On a aussi des regroupements d’achats pour l’électricité. Le prochain aura lieu le 28 mars. Cela permet aux entreprises d’acheter à moindre coût et d’intéresser des fournisseurs qui ne viendraient pas sinon, car une société seule aura besoin de quantité trop faible. Ce fonctionnement va aussi se réaliser pour les déchets génériques (carton, plastique, métaux, bois). On est en train de voir à quelle fréquence les entreprises ont des besoins pour enlever les déchets. Le but étant d’avoir une tournée réduite pour un camion et donc de créer moins de déplacements de poids lourds. »
Dans quel autre domaine apportez-vous une aide aux entreprises ?
« Dans la recherche de nouvelles filières pour des déchets. Une entreprise cherchait par exemple à recycler certaines typologies spécifiques de plastique. On a trouvé une solution près de Limoges. On a aussi l’inverse. Une entreprise qui avait beaucoup de chutes de production. Finalement, la gestion des déchets lui coûtait moins cher que l’achat des matières premières au vu de la perte finale. Il a donc été convenu de commander la matière dans un format différent, moins classique. C’est plus cher à l’achat, mais au final cela coûte moins à l’entreprise car elle n’a pas de déchets à gérer. »
À savoir : un peu d’historique
Recto-Verso est née, en 2016, à l’initiative de la communauté d’agglomération du Bocage bressuirais. Soutenue par la Région Nouvelle-Aquitaine et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). En 2018, Recto-Verso devient une association. Puis en 2022, elle s’étend au Thouarsais. Elle compte alors 55 entreprises adhérentes contre 70 en 2023. Prochainement, Recto-Verso organise des ateliers ouverts aux entreprises dont un jeudi 28 mars, à Thouars, par rapport à la mobilité, à Station T.